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furent obligés de le transférer à Paris, où ils le continuèrent jusqu’en 1762, c’est-à-dire jusqu’à l’expulsion des jésuites. En 1734 il avait changé de forme ; un nouveau privilége du roi avait été expédié au nom du P. Rouillé, qui en eut la direction, et il avait été assujetti à l’approbation d’un censeur, dont chaque numéro devait porter le visa.

Ce recueil célèbre faillit être englouti dans le naufrage de ses fondateurs, et vécut pendant quelque temps on ne sait trop comment. On lit à ce sujet dans les Mémoires de Bachaumont, à la date du 16 mai 1762 : « Trévoux, malgré les protestations du sieur Berthier, a encore paru ce mois-ci : sa tendresse paternelle n’a pu se porter à égorger ainsi un enfant chéri ; il continue pourtant à se refuser aux offres très-obligeantes du chancelier. Ce magistrat suprême veut lui en conserver le privilége pour lui, ses hoirs mâles ou femelles, ses héritiers ou ayant cause, etc. On a tâté l’abbé de La Porte : les libraires lui ont proposé de remplacer ce journaliste. Le modeste abbé a refusé, sentant combien il était inférieur pour ce rôle. On prétend que le général veut mettre en Italie le P. Berthier à la tête d’un journal. »

Et à la date du 21 juillet 1762 : « On s’aperçoit facilement que ce ne sont plus les mêmes coopérateurs qui travaillent au Journal de Trévoux : il n’est plus ni aussi bien écrit, ni aussi savamment discuté. On conçoit en général qu’il est impossible