Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’hui un faiseur. Chargé seul, depuis 1675, de la rédaction du Journal des Savants, tâche déjà au-dessus de ses forces, et dont il s’acquitta, comme nous l’avons vu, avec assez peu de succès, il crut néanmoins avoir suffisamment de loisir encore pour entreprendre d’autres journaux. Dès 1680, il avait fait paraître le prospectus d’un Journal ecclésiastique ; mais le chancelier Séguier en avait empêché la publication, parce que cette feuille rentrait en quelque façon dans le plan du Journal des Savants. La Roque alors se rejeta sur un autre genre : il publia en 1683 des Journaux de Médecine, ou Observations des plus fameux Médecins, Chirurgiens et Anatomistes de l’Europe, tirées des journaux étrangers ou des mémoires particuliers (Paris, 1683, in-12). On trouve dans ce recueil un assez grand nombre de faits curieux, des découvertes utiles et des remèdes nouveaux ; mais on blâma La Roque d’une telle entreprise, qui convenait peu à son état ; d’un autre côté, l’empirique Blégny, qui publiait alors le journal de médecine dont nous avons parlé plus haut, s’efforça de décrier son concurrent, et il parvint à faire tomber sa feuille. Cependant le goût qu’avait La Roque pour la médecine lui fit faire en 1686 une nouvelle tentative, qui ne lui réussit pas mieux. Il en revint alors son projet d’un Journal ecclésiastique ou Mémoires de l’Église, dans lequel il se proposait de recueillir jour par jour tout