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nouvelles vulgaires qui naissent toutes les semaines, et qui n’ont rien de commun avec ce que les savants estiment le plus. La variété, qui fait l’agrément de ces sortes d’ouvrages, pouvait difficilement se trouver dans le nôtre lorsqu’il paraissait tous les lundis, ou bien il fallait couper les matières en trop de parties. Pour éviter cette fâcheuse décomposition, nous ne parlions quelquefois que de deux ou trois livres dans chaque journal, et souvent plusieurs journaux ne suffisaient pas pour rendre compte d’un seul ouvrage. Le Journal des Savants, ne paraissant plus que tous les mois, nous donne le temps de le travailler davantage, et nous fournit une étendue suffisante pour y placer sans contrainte un nombre considérable de différents articles. Nous ne gagnons rien du côté de la peine, puisqu’au lieu de deux feuilles qui paraissaient toutes les semaines, il en paraîtra régulièrement huit ou neuf les premiers jours de chaque mois. Ajoutez à cela que nous renonçons désormais aux vacances des mois de septembre et octobre, et que nous donnerons toujours, sans interruption, douze journaux par an. Nous avons aussi fait attention que le journal, au bout de l’année, composait un in-quarto très-cher. Le changement que nous faisons, en augmentant le volume, diminuera le prix, et même il ne tiendra pas à nous qu’il ne devienne encore à meilleur marché dans la suite.


Les rédacteurs profitent de l’occasion pour faire une nouvelle déclaration de principes, dont nous extrairons quelques passages :


Pour remplir avec succès la fonction dont nous avons l’honneur d’être chargés, nous nous attacherons désormais, encore plus que nous n’avons fait jusqu’ici, aux règles que nous prescrit l’avantage du public.

1. Nous nous éloignerons également et de la basse flatterie et de la censure amère. Nous voudrions pouvoir toujours louer ; mais l’équité s’y oppose. Le bon goût et le progrès des lettres sont intéressés au discernement des ouvrages. Ainsi nous loue-