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et aux forces d’un seul écrivain. À la fin de 1701 M. de Pontchartrain en fit l’acquisition pour l’État, et nomma pour sa rédaction une compagnie de savants versés dans les différents genres de littérature. Les matières dont il devait s’occuper furent soigneusement classées, et un rédacteur particulier, avec un traitement fixe, fut assigné à chacune d’elles.

Le premier comité de rédaction fut ainsi composé : pour la théologie, M. Dupin, docteur de Sorbonne, auteur, entre autres ouvrages, d’une Bibliothèque des Auteurs ecclésiastiques fort estimée ; pour la jurisprudence, M. Rassicod, avocat distingué du Parlement de Paris ; pour la médecine et la physique, M. Andry, docteur de la Faculté de Paris, connu par un traité de la génération des vers dans le corps de l’homme, et praticien renommé ; pour les mathématiques et les matières d’érudition, Fontenelle ; pour l’histoire, Vertot ; enfin pour les langues et la littérature, Julien Pouchard, professeur royal en langue grecque, et membre de l’Académie des inscriptions. Ce dernier, que les Nouvelles de la République des Lettres appellent le secrétaire de l’académie du journal, en avait la haute direction, et c’est à lui que s’attaquèrent plus particulièrement les auteurs qui se croyaient maltraités ; mais il s’en émouvait fort peu : « Ils sont fâchés, disait-il, de ce que je fais connaître leurs fautes, et moi je le suis de ce qu’ils font de mauvais livres. »