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il aura eu un avant-goût dans le journal. De cette manière il n’échappera rien de tout ce qui se fera de curieux dans tout le royaume et dans les pays étrangers.


La Roque garda le journal pendant douze ans, et il apporta dans sa publication une régularité exemplaire. Malheureusement cette exactitude et sa bonne volonté sont presque les seules choses qu’on puisse louer en lui ; il n’avait ni le discernement nécessaire pour bien choisir ce qui méritait l’attention de ses lecteurs, ni l’érudition suffisante pour relever des bagatelles par des observations instructives, et, ce qui est plus fâcheux, il tombait, faute de connaissances, dans de fréquentes et grossières erreurs. Bref il engagea le journal dans une voie où il n’aurait pas tardé à périr, s’il n’eût été établi sur des bases aussi solides.

Signalons pourtant une amélioration introduite par La Roque, qui eût mérité d’être conservée. Il donnait à la fin de chaque année une liste complète des ouvrages imprimés dans le courant de l’année, marquant d’un astérisque ceux dont il avait parlé. Ses successeurs se sont contentés de donner la table des ouvrages dont ils avaient rendu compte.

M. Boucherat, qui s’intéressait personnellement et en sa qualité de chancelier à la conservation du journal, s’en déclara le protecteur, et, après une interruption de près d’une année, il reparut, sous la direction du président Cousin.