prodigues, mais il est bien rare qu’ils y satisfassent. M. de Sallo ne leur en a pas donné l’exemple, lui qui a scrupuleusement tenu celles qu’il avait faites : car, quelque vaste que fût le plan qu’il s’était formé, quelque difficile qu’ait dû en être l’exécution, on peut dire qu’il n’est pas resté au-dessous. Que pourrait-on souhaiter de plus ? Il a su choisir avec un discernement merveilleux les livres dont il voulait parler ; il en a développé avec art les plus belles réflexions ; il s’est attaché avec un goût exquis aux particularités les plus curieuses et les moins connues ; enfin on voit briller dans la plus grande partie de ses extraits[1] une critique fine et sûre, une délicatesse et une précision charmantes, une noble et louable sincérité : talents dont chacun en particulier ne se trouve pas communément, et qu’il est bien rare de voir réunis dans une même personne. »
Cet éloge de M. de Sallo est répété par tous ceux qui ont eu à parler de lui ; les journaux qu’il a donnés sont encore aujourd’hui comptés parmi les meilleurs de la collection, et « l’on ne saurait assez s’étonner qu’un projet d’une exécution si difficile ait été porté tout à coup, et dès sa naissance, à un si haut degré de perfection. Il est vrai que M. de Sallo, sentant tout le poids d’un si pesant fardeau,
- ↑ Par ce mot, on entendait alors, et longtemps encore après, les articles qu’on écrivait sur les livres, ce que nous désignons aujourd’hui par les termes d’analyse, de critique.