Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Aristarque célèbre. Ce M. Querlon… Il est clair que M. Sélis a voulu être loué dans les Affiches, et que ne fait-on pas pour être loué dans les Affiches ! »

Les Mémoires secrets se montrent plus équitables : « M. Meusnier de Querlon, y lit-on à la date du 15 avril 1780, vient de succomber à ses infirmités. C’était un critique plein de goût, d’une logique adroite et sûre, un littérateur très-estimable, qui, entre autres ouvrages périodiques, a rédigé avec beaucoup de distinction pendant nombre d’années les Affiches de Province. On y remarque surtout communément cette impartialité si rare chez nos journalistes. Il n’était d’aucun parti ; aussi n’a-t-il pas été prôné comme il l’aurait mérité. Tout ce qu’on peut lui reprocher, c’est de n’avoir pas assez senti la dignité de son être en acceptant la place de bibliothécaire de M. Beaujon et en se mettant aux gages de ce Plutus, chez lequel il n’aurait jamais dû être que comme son ami. » Le Nécrologe dit, de son côté : « Si l’on détachait des Petites Affiches les articles qui concernent les ouvrages nouveaux, on aurait peut-être le meilleur ouvrage qui ait paru en France. » C’est aller un peu trop loin sans doute, mais ce qui est bien certain c’est que la feuille de Querlon, comme celle de l’abbé Aubert, abonde en faits curieux pour notre histoire littéraire, et que ces deux recueils mériteraient d’être consultés plus souvent qu’ils ne le sont.