Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

piquants étant présentés tous les jours, parce qu’ils seront tous de fraîche date, et que le public en aura par cette voie les prémices. On croit pouvoir espérer à cet égard de puissants secours, même pour les objets sur lesquels l’administration jugera utile de satisfaire promptement la curiosité des citoyens. La publication des annonces, avis, instructions, notices, pièces détachées, et autres bulletins quelconques qu’on voudra y faire insérer, suivra d’aussi près qu’il sera possible leur enregistrement au bureau des Affiches, où l’on continuera à les recevoir gratuitement, pourvu qu’ils soient signés d’une personne connue.


On ajoutait enfin que chaque feuille, loin d’offrir beaucoup de remplissage, comme le Journal de Paris, présenterait de quoi satisfaire l’intérêt, la curiosité et le goût des lecteurs.

Telles étaient les promesses de la nouvelle compagnie qui avait traité du privilége des Petites Affiches, et ces promesses furent assez bien tenues, grâce à l’habile critique qui était chargé de leur rédaction. L’abbé Aubert, par ses articles pleins de malice, de goût et d’érudition, fit pendant vingt ans la fortune de cette feuille, dont la destinée semblait si étrangère aux lettres. Aujourd’hui ces brillants feuilletons qui valurent à leur auteur tant de célébrité et d’injures sont tombés dans un injuste oubli ; ils mériteraient autant d’être recueillis que ceux de Geoffroy, de Dussault, etc., et seraient fort utiles pour l’histoire littéraire du règne de Louis  XVI.

Cependant la littérature n’occupait dans les Petites Affiches qu’une place assez étroite et mal définie ;