Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
HISTORIQUE

ses contre les placards incendiaires, dont les auteurs vont toujours croissant en audace et en nombre.

Vers la même époque, les prédicateurs commencent à devenir l’objet d’une surveillance particulière. Et, en effet, l’influence de la chaire ne pouvait plus se distinguer des abus de la presse, dans un temps où l’Évangile servait de texte à des déclamations furibondes contre les pouvoirs temporels, contre ceux-là même que la religion proclamait les élus de Dieu sur la terre.

Mai 1560, ordonnance de Romorantin, déclarant « ennemis du repos public et criminels de lèse-majesté tous les prédicants non ayant puissance de prélats… tous faiseurs de placards et libellés diffamatoires… qui ne peuvent tendre qu’à irriter et esmouvoir le peuple à sédition… »

Janvier 1561, loi portant que « tous imprimeurs, semeurs des placards et de libelles diffamatoires, seront punis, pour la première fois, du fouet, et de la vie en cas de récidive. »

15 janvier 1561, arrêt réglementaire du Parlement qui étend les défenses et prohibitions précédentes aux cartes et peintures, et sans doute aussi aux pièces gravées sur bois. Depuis longtemps les caricatures contre la réforme et l’Église romaine faisaient cause commune avec les pamphlets. L’Allemagne et les Pays-Bas nous avaient devancés dans cette voie de publications, d’autant plus redoutables