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une institution dont le rôle a été si grand dans notre histoire, ou tout simplement aux aventures d’un ami de la maison, d’un hôte de notre foyer.

Ici, d’ailleurs, les faits parlent d’eux-mêmes, et la morale de la confabulation, si je puis ainsi m’exprimer, saute aux yeux. Il ressort à l’évidence de chaque page de ces annales du journalisme que la liberté absolue, illimitée, de la presse, est impossible chez nous ; qu’elle est incompatible, ou, si l’on aime mieux, qu’elle n’est pas encore compatible avec nos mœurs ; mais il n’en ressort pas moins évidemment que la liberté de la presse est, nous le répétons, la plus imprescriptible de nos libertés ; qu’il y aurait folie à vouloir l’étouffer, ainsi que l’avouait, au jour de l’adversité, un homme dont le témoignage ne saurait être récusé, Napoléon.

Telle est ma conviction bien profonde, et je crois que le jour où cette conviction serait partagée dans le camp de l’autorité et dans celui de la liberté, un grand pas serait fait vers l’apaisement des passions, vers cette paix intérieure si désirable pour le bonheur de la France.


Un coup d’œil rapide sur la marche qu’a suivie le journal depuis sa naissance fera connaître l’étendue, l’ordre et la division de ce travail.

Le journal a eu, dans les gazettes manuscrites et nouvelles à la main, dans les placards et les libelles