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il ne manque qu’une circonstance, qui est qu’il y ait eu une bataille… [1] »

Si du reste, l’on veut juger de l’estime dont jouissaient en général les nouvellistes, il suffit d’ouvrir nos vieux lexiques ; on lit, par exemple, dans le Dictionnaire de Trévoux : « Le caractère de nouvelliste conduit au ridicule ; c’est une espèce de profession qui rabaisse l’homme au-dessous de lui-même. Les nobles ruinés ou fainéants sont d’ordinaire nouvellistes ou généalogistes. » Aussi la satire ne les a-t-elle pas épargnés. Hauteroche a dirigé contre eux, en 1678, sa comédie des Nouvellistes ; et, en 1689, paraissait à Anvers, toujours à leur adresse, un poème héroï-comique intitulé « Le grand théâtre des nouvellistes, docteurs et historiens à la mode, ou Le cercle fameux de la promenade du Luxembourg, poème héroï-comique, envoyé à un homme de qualité partisan de ce cercle, au sujet des entreprises qu’on y fait, tant contre les droits de la Gazette, par des nouvelles forgées à plaisir, que de la conversation, de la guerre, des sciences et des arts les plus sublimes, par les insultes, fourberies et questions ridicules, dont bien souvent la solution ne s’y donne que par des injures et des coups de poing. »

De Visé, le créateur du Mercure galant, qui, pour

  1. La Bruyère, Du Souverain ou de la République.