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        D’une framboise éternelle…
Ces globes, dont le cœur est le premier mobile,
Servent à découvrir ses divers mouvements.
        Quiconque en amour est habile
        Sait par eux le sort des amants ;
Par l’élévation de leur habile pôle,
Le progrès du voyage où l’on s’est embarqué,
        À qui sait cartes et boussole,
        Est assez nettement marqué…
        Sûr de sa route nuit et jour,
        Il ne consulte plus d’étoiles,
        Et, mettant au vent toutes voiles,
Il entre heureusement et mouille au port d’amour.


Ladite bailleresse a promis et promet de tenir lesdits globes clos et couverts, et de les mettre, par de bonnes barrières, hors d’atteinte, en sorte que les passants et les curieux ne soient pas en pouvoir de les toucher et de les flétrir…


        L’Amour combat avec chaleur
        Contre un vieux fantôme d’honneur,
Qui s’oppose sans cesse aux biens de la nature.
L’Amour, quand ce combat est trop rude et trop long,
Se rebute souvent, et souvent fait retraite,
Et jamais il n’obtient de victoire parfaite
        Si le plaisir n’est son second…
Mais quand l’Amour a mis son ennemi par terre,
        Toute la dépense n’est rien ;
Il triomphe en prodigue, et met tout en usage,
        Sauf à vivre après de ménage.


Le présent bail fait pour le temps de dix années, à commencer du jour des présentes, moyennant


Grande fidélité, grand soin et grand amour,
        Bons services de sa personne,
        Que Daphnis rendra chaque jour,
        Au gré de la belle mignonne.