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pendant Panckoucke ne reculait devant quoi que ce fût pour assurer à son recueil une suprématie incontestée. Rencontrait-il sur sa route une feuille qui lui fît obstacle, qui l’offusquât, s’il ne pouvait s’en débarrasser autrement, il l’achetait et l’absorbait ; la Gazette réclame-t-elle contre ses empiétements, pour faire cesser ses plaintes, il s’en fait donner le privilége. Aussi l’accusait-on de vouloir envahir tout le domaine littéraire.

Voici un prospectus, daté de 1786, qui apprendra ce qu’était le Mercure à cette époque.


Cet ouvrage périodique, le plus ancien et le plus varié de tous les journaux, paraît le samedi de chaque semaine. On y a réuni d’abord le Journal politique de Bruxelles[1] et les souscriptions du Journal Français, du Journal des Dames, du Journal des Spectacles, de la Gazette littéraire. L’on y a ajouté ensuite le journal intitulé : Des Affaires d’Angleterre et d’Amérique, le Journal de la Librairie, qu’on imprime sur la couverture, et, à la fin de la partie politique, la Gazette des tribunaux, abrégée. Quoique augmenté de 64 feuilles par an, et paraissant 52 fois, au lieu de 46, il est resté au même prix : 30 livres pour Paris et 32 pour la province.

Il est toujours composé d’une ou deux pièces de vers, d’un conte ou de quelques pièces fugitives en prose, de l’énigme, du logogriphe, des charades, bouts-rimés, acrostiches, questions ; des jugements critiques sur les ouvrages nouveaux ; de quelques articles d’arts, d’inventions et découvertes, de spectacles ; d’avis particuliers, de l’annonce des livres nouveaux. Quant aux arrêts, édits et déclarations, annonces des académies de Paris et de province, anecdotes, événements publics et particuliers, on les

  1. Voir, pour ce journal et les suivants, les articles que nous leur consacrons plus loin.