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six ans alimentait de contes le Mercure presque gratuitement ; il accusait d’infidélité le mémoire des pensionnaires, et demandait, comme une justice qui lui était due, la place et le traitement de de Lagarde. Le ministre ordonna la compulsion des registres, et, après une longue enquête, il donna aux uns et aux autres une demi-satisfaction. Pour compléter les 30,000 livres de pensions qu’il s’était réservées sur le nouveau privilége du Mercure, il donna 600 livres à La Dixmerie ; il en donna autant à l’abbé de La Porte, qui avait été également collaborateur de de La Place, et à Poinsinet, « auteur de l’épître à Madame la marquise de Langeac ; » 200 de supplément à Marin, censeur de la police, qui en avait déjà une ; 300, aussi de supplément, à l’abbé Le Blanc, « espèce de brocanteur littéraire, qui par ses intrigues s’était fait mettre sur la liste depuis longtemps. »

C’était quelque chose que d’avoir son brevet en poche, mais cela ne suffisait pas. Lacombe fit toute sorte de difficultés ; il refusa de payer les pensionnaires sur leur simple quittance appuyée de la production de leur brevet ; il voulait être autorisé par un arrêt du Conseil, prétendant ainsi opposer aux sangsues du Mercure la gêne d’une formalité dont ils avaient jusqu’alors été exempts. L’affaire fut portée au Conseil, qui se prononça pour les pensionnaires ; il fut enjoint à Lacombe de payer à la fin