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ret, non-seulement comme pensionnaire de Madame de Longueville et familier de l’hôtel du maréchal de Schomberg, mais en sa qualité même de gazetier, était en position d’être parfaitement informé. Il n’y avait pas de grande fête à laquelle on ne l’invitât : la vanité est éternellement la même, et il n’y a entre la Muse historique et les journaux actuels que la différence de deux siècles. Nous voyons Loret recherché, à l’égal de certains chroniqueurs d’aujourd’hui, par les maîtres et maîtresses de maison qui donnaient des fêtes, et qui aimaient fort à voir louer leurs magnificences dans une gazette qui comptait tant et de si illustres lecteurs. Il n’était pas jusqu’aux fêtes de la cour auxquelles l’heureux poète ne fût convié.


Anne, cette reine admirable,
Fut à mes vœux si favorable
Que, par son ordre et par ses soins,
Je fus un des heureux témoins
De la diversité féconde
Du plus beau spectacle du monde.
Charaut, brave et noble seigneur,
Et tout à fait homme d’honneur,
Me plaça près trois demoiselles
Non-seulement blanches et belles,
Mais pleines, très certainement,
De lumière et d’entendement.


Et — chose à laquelle Loret était fort sensible — on allait jusqu’à lui offrir des rafraîchissements