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la position de la Grèce ; mais quand sa domination se fut étendue, que les parties lointaines de l’Empire sentirent le besoin de se mettre en rapport suivi avec la capitale, que les gouverneurs des provinces, que tous les ambitieux, se virent éloignés du centre des partis, des conjurations, des luttes politiques, et qu’ils eurent intérêt à connaître en quelles mains passait le pouvoir, quels étaient les candidats du peuple, on dut songer à créer des moyens de correspondance. Dans un gouvernement où l’ambition était excitée et tenue sans cesse en éveil, où l’immense chaîne des intérêts et des espérances embrassait au loin tous les rangs des citoyens où l’ascendant de l’homme public se formait de l’appui unanime des tribus, des municipes, des colonies, et même des nations étrangères, la parole, ce grand instrument politique, ne pouvait plus suffire aux communications entre les patrons et les clients, entre Rome et tous les peuples. Il se produisit alors, sous le nom d’Acta publica, une sorte de feuille publique, absolument comme, chez nous, ce même besoin des esprits, ces mêmes sollicitudes de la vie politique, firent naître les gazettes manuscrites, ou Nouvelles à la main, qui circulèrent longtemps avant que l’imprimerie pût librement répandre les faits de chaque jour, de chaque heure, avec une si prodigieuse rapidité.

Les Annales des pontifes avaient un caractère