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reuses, d’autres très-bouffonnes et véritablement burlesques. Ses vers, souvent spirituels, sont toujours abondants et faciles, toujours pleins de verve et d’originalité. Il avait en lui des qualités qui ne s’usent point et dont on ne se lasse jamais : une charmante bonhomie jointe à une rare bonne foi. Il savait assaisonner chacun de ses récits d’une gaieté ingénieuse et sans malice, qui en soutient encore aujourd’hui le charme et l’intérêt.


Les lettres de Loret sont toutes jetées dans le même moule. En tête de chacune se lit, en guise de titre, une épithète qui a un rapport quelconque, général ou particulier, avec le contenu de la lettre, qui affecte, en un mot, la prétention de la caractériser. Mais on conçoit que la nécessité d’en trouver une nouvelle toutes les semaines dut le jeter parfois dans d’étranges recherches. Celle-ci est sensible, celle-là est niaise ; celle-ci mélancolique, celle-là folâtre ; l’une est ingénieuse, l’autre vulgaire ; l’une égale, l’autre oblique ; quoi encore ? longuette, ambulatoire, assaisonnée, goguenarde, piteuse, économique, congrue, et jusqu’à jubilisée ; il ne recule pas même devant le titre de chassieuse, qu’il inflige à une lettre où il parle d’un mal d’yeux qui lui est survenu.

La lettre commence par un préambule, qu’il fait plus ou moins long, selon qu’il est plus ou moins