Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les Romains étaient beaucoup plus avancés sous ce rapport, et nous sommes aussi mieux renseignés quant à leurs moyens de publicité, grâce aux nombreux témoignages que nous ont laissés leurs historiens, grâce surtout au savant mémoire dans lequel un membre distingué de l’Académie des inscriptions a recueilli et rapproché ces témoignages, avec autant d’esprit que de science.

Dès les premiers temps de Rome, suivant M. Victor Leclerc, le grand pontife, pour conserver les souvenirs publics, recueillait tous les événements de chaque année, et les écrivait sur une table blanchie, qu’il exposait dans sa maison pour que le peuple pût la consulter. Ces tablettes portaient en tête les noms des consuls et des autres magistrats ; elles contenaient tout ce qui concernait les aruspices, les cérémonies, les comices, les appels, le sénat, les affaires militaires, et tout ce qui fait l’objet des lois ; on y trouvait enregistrés les triomphes et les statues décernés comme récompenses publiques, la dédicace des temples et autres monuments, les fléaux, les éclipses, les prodiges de toute nature, qui devaient nécessairement occuper une large place dans des Annales rédigées par le chef suprême du sacerdoce romain.

Rome, pendant plusieurs siècles, n’eut pas d’autre histoire que ces Annales des pontifes. Elle se trouvait, aux premiers temps de son existence, dans