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avoir, sinon des journaux, au moins quelque chose qui leur en tint lieu jusqu’à un certain point. Il serait intéressant de connaître quels étaient chez ces peuples les moyens de publicité, quels étaient leurs moyens de communication, d’information ; malheureusement nous manquons presque absolument de données à cet égard.

Des anciens dominateurs de l’Asie nous ne savons rien, sinon que les Babyloniens, si l’on en croit Josèphe, auraient eu des historiographes chargés d’écrire jour par jour le récit des événements publics, et ce serait d’après ces matériaux qu’au témoignage du même auteur, Bérose aurait composé son histoire de Chaldée.

L’histoire des Grecs est également muette sur ce chapitre ; on sait seulement qu’ils avaient des Éphémérides, sorte d’annales historiques, mais on est à peu près d’accord pour leur refuser l’usage des journaux. La vie politique en Grèce était très-active sans doute ; mais, resserrée dans de petits états, elle ne demandait point d’aussi puissants instruments de publicité que l’empire romain, par exemple, qui embrassait le monde presque tout entier dans son immense domination. Les citoyens d’Athènes vivaient sur la place publique ; Démosthènes nous les montre se promenant dans l’Agora et se demandant les uns aux autres : Quoi de nouveau ?