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Et des poissons en abondance,
On fait un banquet d’importance
Et qui coûte maint bon florin
À monsieur Jules Mazarin,
Lequel toute la compagnie
Reçut avec joie infinie.
Outre les mets délicieux
Qui délectaient même les yeux,
On joua du plat de la langue,
Car on lui fit mainte harangue,
Maint beau discours et compliment,
Qui l’élevaient au firmament.


Quand les princes séparèrent leur cause de celle de la reine, Loret, quoique pensionnaire de l’hôtel de Longueville, resta, en homme prévoyant ou déjà intéressé, fidèle au parti de la cour, tout en ménageant le parti des princes, qu’il a toujours soin de distinguer de celui de la Fronde. Cela ne l’empêche pas de se moquer des courtisans, qui, à tout propos,


Jurent mort ! ventre ! sang ! ou tête !
Car le courtisan se croit bête
Et ne savoir pas son métier
S’il ne jure comme un chartier.


Il ne craint même point de blâmer la reine de céder à la nécessité de se faire des créatures par des promotions inconsidérées qui,


Rendant l’hermine
Plus commune que l’étamine,


déconsidèrent les plus hautes dignités.