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Lui parlent pour dame la Fronde.
D’autres, vrais serviteurs du roi,
Gens de probité, gens de foi,
Le sollicitent pour la reine,
Qui de nous tous est souveraine.
Comment se démélera-t-il
D’un labyrinthe si subtil,
Et que faudra-t-il qu’il réponde ?
Sera-t-il Cour ? sera-t-il Fronde ?
Je n’en sais rien, foi de Normand !
Et si je disais autrement,
Mon audace serait extrême,
Car il ne le sait pas lui-même.


Écoutez-le se moquer des chevaliers de la paille :


Ce jour, par étrange manie,
De Paris la tourbe infinie,
Suivant un ordre tout nouveau,
Mit de la paille à son chapeau.
Si sans paille on voyait un homme,
Chacun criait : Que l’on l’assomme !
Car c’est un chien de mazarin.
Mais avec seulement un brin,
Eût-on quelque bourse coupée,
Eût-on tiré cent fois l’épée,
Eût-on donné cent coups mortels,
Eût-on pillé deux mille autels,
Eût-on forcé cinquante grilles
Et violé quatre cents filles,
On pouvait, avec sûreté,
Marcher par toute la cité,
En laquelle, vaille que vaille,
Tous étaient lors des gens de paille.


Mazarin prend-il la fuite, Paris est dans l’ivresse ;