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Bref, que trop souvent je me pique
De morale et de politique.
Je répons à ces suffisans
Que depuis sept mois et trois ans
J’ai toujours écrit de la sorte.
Si bien ou mal, je m’en rapporte ;
Mais jusqu’ici ni potentat,
Ni grand, ni ministre d’État,
Ni directeur de conscience,
Ne m’ont point imposé silence.
Touchant le Roi, qui m’est si cher,
On ne me peut rien reprocher ;
Étant Français, et des plus fermes,
Je n’écris de lui qu’en bons termes :
Je ne lui suis donc point suspect.
De Dieu, j’en parle avec respect ;
Et pour l’État toujours mon zèle
A paru constant et fidèle.
Et sachent lesdits malcontents
Qu’écrivant les choses du temps,
Tout événement historique
Doit avoir place en ma chronique,
Pourvu que ce soit bonnement.


Un jour cependant Loret s’était trouvé en face d’un ennemi avec lequel il ne faisait pas bon plaisanter. Quelques membres du Parlement, indignés qu’un gazetier eût osé parler d’eux


Dans ses pauvres petits ouvrages,


ameutèrent contre lui la turbulente assemblée, et cette fois la critique faillit se formuler en un bel et bon arrêt.