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crites ; mais, pour ce qu’il n’y avait pas moyen d’en fournir à tous ceux qui en souhaitaient, et qui étaient des gens de considération, et même parce qu’en les transcrivant, les copistes y ajoutaient toujours faute sur faute, il sembla plus à propos de les commettre à l’impression, qui est une invention excellente pour produire en même temps plusieurs exemplaires d’une seule pièce. »

Un autre motif encore avait déterminé Loret : ses vers avaient eu le sort de toute chose qui a du succès ; les plagiaires s’en étaient bien vite emparés.


Des débiteurs de faux papiers,
Pires cent fois que des fripiers,
Faisaient imprimer ses gazettes,
Sans craindre ni loi ni syndic,
Pour en faire un lâche trafic.


La « noire et lâche action de ces audacieux bélîtres » le mettait en fureur :


Noble et généreuse Marie,
J’ai l’âme tout à fait marrie
Pour la sotte supercherie
Que me font ces gens de voirie.
Mes vers sur le Pont Neuf on crie :
Ô maudite criaillerie !
Ah ! cela me met en furie.
Peste de leur imprimerie !
............
Vous avez tant d’aversion
Pour la noire et lâche action
De ces audacieux bélîtres