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des premières dans l’œuvre de réparation que notre époque accomplit avec tant de zèle et de dévouement.


Loret naquit à Carentan, au commencement du 17e siècle, de parents peu aisés, qui ne purent lui donner d’autre éducation que celle qu’on recevait alors dans une pauvre école de village. Venu à Paris pour y chercher fortune, il s’y fit bientôt remarquer par son esprit naturel, et ses premiers essais poétiques lui valurent la protection de quelques grands seigneurs, qui le recommandèrent à Mazarin.

Il débuta par un volume de Poésies naturelles, composé de petites pièces adressées, la plupart, à des personnages connus ou à des amis. Dans une épître au lecteur placée en tête de ce volume, il nous apprend lui-même qu’il n’a pas « la connaissance des moindres commencements de la science, » et que « si de hasard on rencontre dans ses œuvres quelques belles et raisonnables pensées, on doit être tout assuré que ce ne sont point des ornements antiques, ni des beautés étrangères. » Dans une ode contre les médisants, qui fait partie du même volume, il dit, pour motiver le titre donné à son recueil,


L’art tout divin que je poursuis
A pris quant et moy nourriture ;