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touchant ce qui se doit pratiquer durant ce saint temps de carême (du 18 février) :


On a fermé les boucheries
Deux jours devant Pâques fleuries.
Maint boucher en est endévé ;
Mais Paris se fût soulevé
Si l’on n’eût fait cette ordonnance,
Et la halle était en balance
D’équiper quantité de bras
Contre tous les mangeurs de gras.


Voici en quels termes Saint-Julien parle de ce Règlement dans son Courrier français :


Ce jour, l’archevêque régla,
Et par son réglement sangla
Messieurs de jeûne et de carême
Qui s’en venaient à face blême,
Victorieux du carnaval,
Pour seconder le cardinal
Et nous ôter la bonne chère.
Mais la farine était trop chère ;
Ce qui fit que notre pasteur,
Usant envers nous de douceur,
Par une forme d’indulgence
Et sans tirer à conséquence
Nous accorda de manger œuf,
Poulet, mouton, goret et bœuf,
Fromage, veau, perdrix, éclanche,
Jeudi, lundi, mardi, dimanche,
En réservant les mercredis,
Les vendredis et samedis,
Et toute la sainte semaine,
Temps qu’il laisse sous le domaine