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Vos œuvres à qui les demande ;
Et si ne faut point qu’on marchande :
Six deniers pour quatre feuillets
Entrent dans mon gousset tout nets,
L’imprimeur payé de sa feuille.
Que cela dure, Dieu le veuille !
Car pourtant sans le partisant
Nous serions tous morts à présent.
Je vous remercie, orateurs,
Rares esprits, braves auteurs,
Composeurs de rimes burlesques,
Inventeurs de titres grotesques[1],
Avocats, pédants, écoliers,
Qui fessiez si bien les cahiers :
Vos ouvrages, faits à l’envie,
Nous ont à tous sauvé la vie.
Si vous continuez toujours
À faire de pareils discours,
Pourvu qu’on ne nous fasse niche,
Chacun de nous deviendra riche,
Et je dirai, comme dit on :
Quelquefois le malheur est bon.
Pour acquérir de la finance,
Pourvu qu’on sauve la potence,
Et le fouet et la fleur de lys,
Baste du reste ! Je finis,
Après que, pour nos compagnies,
Je proteste à ces grands génies

  1. Le titre, le préambule, le boniment, était alors, comme toujours, d’une grande importance ; de son contexte et de la façon dont il était crié dépendait souvent le succès de la pièce. Aussi, dit l’Adieu et le désespoir des autheurs, nous prenions grand souci



    De pouvoir trouver de bons titres,
    Afin de n’être point bélîtres,
    Et de contenter les humeurs
    De tant de divers imprimeurs,
    Qui ne faisaient pas trop de compte
    De nos cayers…