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les vers, souvent trop longs ou trop courts, y outragent la mesure, et les mots y sont altérés d’une façon si déplorable qu’ils en deviennent parfois inintelligibles.

Les Mazarinades étaient vendues par une foule de colporteurs, qui les criaient dans les rues dès le matin, sortant de la presse, « à la même heure, dit Naudé, qu’anciennement à Rome on vendait le déjeuner des petits enfants » ; ils les assaisonnaient de superbes boniments, comme les crieurs d’aujourd’hui leurs canards.


Avecques leurs longs préambules
Je les trouve si ridicules,
Qu’ils me font tous mourir de rire[1].


Le prix courant était de deux liards le feuillet ou cahier : Ceux, dit une Mazarinade.


Qui veulent avoir quelque chose,
Soit en vers ou bien soit en prose,
Ils paient deux liards le cahier.


Et les colporteurs avaient pour salaire une remise d’un quart sur le montant de la vente.


Six deniers pour quatre feuillets
Entrent dans mon gousset tout nets,
L’imprimeur payé de sa feuille[2].

  1. Le Politique burlesque, dédié à Amaranthe.
  2. Le Burlesque remerciement des imprimeurs, etc.