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de la succession d’Espagne lui rendit la parole, et cette fois c’est avec privilége du roi qu’il reprit son rôle de pamphlétaire. Il commença en juillet 1702 la publication de Nouveaux entretiens politiques, publication qui se poursuivit jusqu’en juillet 1709 ; du moins est-ce à cette époque, au 87e entretien, que s’arrête la collection de la Bibliothèque impériale. La plupart des titres de ces nouveaux pamphlets ressemblent à des titres de fables ou de proverbes ; c’est, par exemple : le Renard à bout, — À beau jeu beau retour, — l’Étui de chagrin, — le Pas de clerc, — les Poules folles, — l’Ours piqué, ou les Abeilles vengées, — Qui trop embrasse mal étreint, etc. Quelques-uns cependant ont une signification plus précise ; ainsi : le Secret des communes, — l’Embarras de Vienne, etc. etc.

Le Noble est assurément, de tous les pamphlétaires de cette époque, celui qui a déployé le plus d’esprit et de verve. Il donne à entendre quelque part qu’il recevait des ministres de Louis XIV des communications officieuses, et il est permis de le croire : il est, en effet, généralement bien informé, et peu d’écrivains, dans tous les cas, ont défendu le grand roi et combattu ses ennemis avec autant de feu et d’habileté. Je ne lui accorde pas cependant que ses Pasquinades (c’est ainsi qu’on appelait ses pamphlets) soient la meilleure histoire du temps ;