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à vent ; et ceux de la montagne ombreuse voilés d’un crêpe, coiffés de chats-huants et parés de plumes de toute sorte d’oiseaux de nuit. Puis descendit des Alpes une autre femme, représentant la vraie Renommée, qui, au son de ses trompettes, fit disparaître la vanité de ces barons de Fæneste, et introduisit en leur place neuf cavaliers, encore plus richement couverts, auxquels elle laissa libre le champ de la gloire, où ils dansèrent le grand ballet, etc.

Ce ballet nous en rappelle un autre, qui fut dansé au Louvre en mars 1632, dans une fête qui dura depuis huit heures du soir jusqu’au lendemain pareille heure, et dont le sujet était le château de Bicêtre près Paris, et les personnes, les animaux et les esprits auxquels il sert de rendez-vous jour et nuit. Les amateurs de ballets figurés trouveront dans la Gazette de 1632, pag. 104-106, une description très-détaillée de celui-ci, où parurent le comte de Soissons et les seigneurs les plus distingués. La reine y dansa avec le comte de Soissons, la princesse de Condé avec le duc de Longueville.

Puisqu’il s’agit de fêtes, nous citerons encore la narration du voyage de la reine-mère et de l’infante à Anvers, au mois de septembre :

Elles y arrivèrent par l’Escaut, dans la frégate de l’infante, fort richement parée au dedans, et couverte au dehors de velours noir avec banderoles de taffetas violet à la croix rouge, et soigneusement vitrée par les côtés. Toute la rivière était presque couverte de leur train, qui emplissait plusieurs autres frégates. Durant ce trajet on n’ouït que salves de canonnades et mousqueteries des forts et redoutes qui sont le long de l’eau… Ce fut