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Gazette est fort beau et fort coulant. On m’a assuré que M. de Guilleragues et M. de Bellizani, tous deux beaux esprits, la revoient fort exactement, et en ôtent non-seulement ce qu’il y a de fabuleux, mais aussi ce qui n’est pas élégant. »

Après Renaudot, son œuvre fut continuée par ses fils, Eusèbe et Isaac, tous deux médecins[1], puis par son petit-fils Eusèbe, deuxième du nom, connu depuis sous le nom d’abbé Renaudot.


Sous Louis XIV, la Gazette, pour enregistrer les exploits du grand roi et les magnificences de Versailles, avait porté son format de huit à douze pages. En 1762, elle augmenta encore son volume et doubla sa périodicité ; elle parut deux fois par semaine, le lundi et le vendredi, en quatre pages, petit texte, à deux colonnes, et néanmoins elle réduisit son prix d’abonnement de 18 à 12 livres pour tout le royaume[2]. À partir du 1er  janvier de cette

  1. Quand ils furent reçus membres de la Faculté de médecine, on exigea d’eux qu’ils renonçassent au Bureau d’adresse ; mais on leur permit de continuer la Gazette, au privilége de laquelle ils avaient été associés. Cette part dans la Gazette leur aurait été donnée en dot, si l’on en croit le Courrier burlesque de la guerre de Paris :
    Si de toutes vos défaites
    Vous me demandiez des Gazettes,
    Il faudrait être Renaudot,
    Qui les donne à ses fils en dot,
    dit Saint-Julien au prince de Condé. Cela tendrait à prouver que la Gazette était d’un bon revenu.
  2. On pouvait se procurer au bureau des numéros détachés, au prix de 3 sous, 2 sous 6 deniers pour les colporteurs. — Sur la demande de quelques souscripteurs, on continua à faire pendant plusieurs années une édition à grandes lignes en gros caractère.