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Il soutenait, à cette époque, contre la Faculté de Paris, un procès qui joue un grand rôle dans sa vie, et auquel nous faisions tout à l’heure allusion. Quelque occupé, en effet, que fût Renaudot par son journal et par ses opérations commerciales, il n’en avait pas moins continué l’exercice de la médecine et la distribution de ses remèdes chimiques, dont le temps n’avait fait qu’accroître le succès. Depuis l’année 1634 ou 1635, il tenait tous les mardis une séance de consultations gratuites dans sa maison ; il y assemblait pour cela plusieurs médecins, la plupart étrangers comme lui et de la Faculté de Montpellier. Enfin, il venait d’acheter dans le quartier Saint-Antoine un vaste emplacement pour y élever une maison spéciale de consultation, où lui et ses acolytes auraient toujours été à la disposition des malades pauvres. Bref, il affichait la prétention d’exercer et de diriger tout un système de médecine gratuite à Paris, en dépit de la Faculté, de l’École, comme il affectait de dire un peu dédaigneusement.

La Faculté devait éclater devant de pareilles prétentions ; on comprendra, du reste, sa susceptibilité, si l’on se rappelle qu’à cette époque on était en tout sous le régime du privilége, et que les anciens règlements interdisaient l’exercice de la médecine à Paris à quiconque n’avait pas reçu ses grades à l’Université de cette ville. Longtemps re-