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— il était camus, — est le sujet d’éternels sarcasmes. On va jusqu’à lui contester la légitimité de son prénom de Théophraste, que l’on trouve trop pompeux pour qu’il ne soit pas emprunté[1].

Et n’allez pas croire que ce soient là propos d’enfants. Ce n’est rien moins, s’il vous plaît, que la Faculté de médecine de Paris qui trouve de pareils moyens contre un adversaire qu’elle jalouse,

    Les premiers jours du mariage
    Sans noise, sans bruit, sans orage,
    Coulèrent, sinon plaisamment,
    Du moins assez paisiblement.
    Au mari, froid comme une souche,
    La femme n’était point farouche.
    Renaudot, sans être jaloux,
    Lui maniait souvent le poux
    (Et c’était là tout son possible,
    N’étant pas d’ailleurs fort sensible.)
    ............
    Ces pauvres petits passe-temps
    Durèrent tant soit peu de temps ;
    Mais enfin cette déesse orde
    Que l’on nomme dame Discorde
    Parmi leur hymen se fourra.
    ............
    À la fin leurs communs parents,
    Ayant peur que leurs différends,
    Après leur amitié détruite,
    Eussent une éternelle suite,
    Ont jugé très fort à propos
    Qu’il les fallait mettre en repos ;
    Si bien que, par leur entremise,
    Les messieurs de la cour d’église,
    En ayant été fort priés,
    les ont enfin démariés.

    Nous trouvons dans la Bibliographie des Mazarinades, sous le titre de : L’imprimerie à Renaudot sur son mariage, l’indication d’un petit recueil de stances et sonnets composés à cette occasion.

  1. L’avocat de ses adversaires le compare, à propos de ce prénom, au caméléon, en citant un passage de Tertullien De Pallio : « Capit bestiola vermiculum nomen grande ; mais regardez-le de près, ridebis audaciam et graciam nominis. »