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dans la localité. » Est-ce en vertu de ce privilége que Le Villain reproduisait la Gazette, dès la première année de son existence, dans son Courrier universel ? C’est un point que nous ne saurions décider.

En 1650, pendant la Fronde, les imprimeurs du roi revinrent à la charge, croyant sans doute le moment favorable pour réagir contre le privilége de Renaudot. Dans une pièce qui figure au nombre des Mazarinades sous le titre de : Lettres de Monseigneur le duc d’Orléans et de l’archiduc Léopold sur les dispositions de la paix d’entre la France et l’Espagne, des 8 et 15 septembre 1650, on lit in fine, sous forme de Réponse au sieur Renaudot : « Les imprimeurs du roi rappellent que Renaudot n’a pas le droit d’imprimer dans sa Gazette les lettres patentes, missives, édits, etc. ; qu’ils l’ont déjà fait condamner en parlement pour la publication de la Lettre du roi sur la détention des princes, encore qu’il eût surpris pour cela une lettre de cachet ; que leur privilége intéresse le menu peuple, puisqu’ils vendent six deniers ce que Renaudot vend cinq sols. En conséquence ils protestent… »

Nous ne sachions pas que cette protestation ait eu de suites ; le monopole de Renaudot courut d’ailleurs, pendant la Fronde, de bien autres dangers, comme nous le verrons tout à l’heure.

Le prix de cinq sols dont parle la pièce que