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honteuses des Espagnols, aussi bien en Amérique qu’aux extrémités de l’Europe.

» Comme en un tableau agréable pour ses diversités, vous y rencontrerez l’Océan et la Méditerranée, et sur leurs ondes agitées de la tempête et parmi le bruit des canons vous y contemplerez des naufrages horribles et de sanglants combats, et la capture faite par des Toscans de plusieurs pirates qui pillaient journellement les navires chrétiens ; et sur la terre, des montagnes inopinément crever et ravager une province, saccager des peuples, engloutir des villes, lancer des flammes au ciel, vomir des torrents de feu et rouler des roches tout entières. Vous y remarquerez encore, d’un côté les bons services dignement récompensés, et de l’autre les déservices punis avec sévérité par le glaive de la justice, afin que désormais l’impunité ne serve de mère nourrice aux crimes que la clémence a fait trop longtemps oublier.

» Après la lecture de tant de rares et différentes nouvelles, si vous considérez mûrement le fruit que vous en recueillerez, et comme votre louable curiosité s’y trouvera amplement satisfaite, il ne se pourra pas faire que vous n’approuviez le soin que j’ai employé à conduire ce labeur jusques au point de sa perfection, et que vous ne le receviez pour un témoignage assuré du désir que j’ai de demeurer à jamais, etc. »


Le Villain s’est-il borné à réimprimer en volumes la Gazette de Renaudot, ou bien réimprimait-il chaque numéro à mesure de sa publication, pour le distribuer à des abonnés ? Cette dernière supposition nous paraît la plus vraisemblable. Elle nous semble résulter des termes mêmes de la préface, de cette circonstance que le premier volume du Courrier universel ne commence qu’au milieu de la première année de la Gazette, et enfin des som-