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corps, et de plusieurs histoires qu’une annalle, qui sera l’étonnement des siècles futurs, comme elle est l’admiration de celui-ci.

» Ces livrets, en leur particulier, ont bien quelques appas qui procèdent infailliblement de leur nouveauté, dont la durée toutefois se mesure avec celle d’un jour, mais leur union a des charmes puissants qui proviennent de la parfaite connaissance qu’elle donne de la vérité, laquelle n’apporte pas moins de satisfaction à ceux qui la chérissent grandement et la recherchent avec tant de soin qu’elle se rend aimable en sa naïve beauté et se fait admirer en l’immortalité de sa durée.

» C’est en ce volume où vous verrez la profonde humilité du duc de Lorraine faire hommage à la grandeur de notre incomparable Monarque ; les princes électeurs implorer sa protection ; les Polonais, son entremise pour la continuation d’une trêve avec les Suédois, et d’une paix avec les Moscovites, et rechercher sa faveur pour obtenir avec plus de facilité la permission de tenir un ambassadeur à la Porte du Grand-Seigneur ; le roi de la Grande-Bretagne se remettre en bonne intelligence avec Sa Majesté ; le roi de Maroc contracter son amitié, et donner, à la réputation de son mérite, la liberté à tous les esclaves français étant sous sa domination, et le dernier des Ottomans, contre l’ordinaire gravité de ses prédécesseurs, l’honorer de titres spécieux et se plonger bien avant dans les compliments, pour témoigner l’estime qu’il fait de la générosité de son courage.

» C’est ici que vous pouvez apprendre les blessures, la défaite, et ensuite le trépas du général Tilly, l’un des grands capitaines de son siècle, et l’affaiblissement des forces de l’Empereur, son maître, réduit à prendre la loi de ceux qui la recevaient de lui, avec beaucoup de rigueur, et prêt à demander la paix avec humilité aux princes même que l’excès de son orgueil traitait avec un insupportable mépris.

» Vous entendrez y réciter les heureux progrès, les prises des villes et les victoires sans nombre de l’invincible roi de Suède, gagnées tant aux siéges et passages qu’aux rencontres et batailles rangées, et les glorieuses conquêtes des Hollandais, et les pertes