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à la charge de son père, naguère décédé. L’ambassadeur du roy de Suède est arrivé en cette cour, et un gentilhomme de la part de l’empereur. Le marquis de La Fuente del Toro, envoyé par le roy catholique pour se conjouir avec Sa Majesté du recouvrement de sa santé à Lyon, et qui arriva il y a un mois, est sur son partement pour l’Espagne, qui fait voir à la France par cette action que véritablement elle ne se haste pas trop, s’étant advisée de ce compliment lorsqu’on n’y pensait plus, comme Sa Majesté lui fit sentir de bonne grâce, lui disant qu’il y avait dix mois qu’il se portait bien. Ainsi Tibère, visité trop tard par les Thébains sur la mort de son neveu Germanicus, leur dit qu’il ne se pouvait consoler de la mort de leur grand capitaine Achille, jadis malheureusement tué devant Troye. De vray, grâces à Dieu, jamais Sa Majesté ne se porta mieux qu’elle fait à présent. Et la tristesse que la cour avait conçue pour la fièvre continue du maréchal de Schomberg est convertie en joye pour son heureuse convalescence. »


Nous bornons là ces citations, qui suffiront pour donner une idée du ton de ces premiers essais du journalisme.

Le dernier numéro de 1631 est du 26 décembre, et porte la signature Hh : c’est pour cette première année 31 numéros, qui sont réunis en un volume sous le titre de Recueil des Gazettes de l’année 1631, titre que quelques écrivains ont pris à tort pour celui de la feuille. Ce premier volume est précédé d’une dédicace au roi et d’une préface au public, qui, outre les explications que Renaudot se crut dans l’obligation de donner à ses lecteurs, et que nous allons reproduire en partie, contient un aperçu de la situation géographique et historique de l’Eu-