Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Fondation de la Gazette ; difficultés de ses commencements. — Son cadre, son esprit, sa portée. — Détails sur les premiers numéros, sa composition et ses annexes.


Voilà, sur l’origine de la Gazette, la tradition unanime. Elle peut avoir du vrai ; mais, pour admettre qu’elle soit complétement exacte, il faudrait supposer que les nouvelles à la main étaient plus intéressantes que ne le fut la Gazette. Cette feuille, dès sa naissance, se piqua de véracité, d’impartialité ; ç’a été dès le premier jour son caractère et son mérite, et elle y insistait encore quand, en 89, elle se voyait débordée par les flots de la presse révolutionnaire. Mais ce ne fut jamais un journal amusant, et il ne nous semble pas qu’elle ait jamais été propre à distraire des malades, même quand elle avait le mérite de la nouveauté.

Quoi qu’il en soit, il n’y a rien d’étonnant à ce que Renaudot, qui, par son Bureau d’adresse et par les publications qui en émanaient, et dont nous parlerons, avait créé une véritable publicité commerciale, ait songé à créer aussi une publicité politique ; les essais tentés chez nos voisins, essais qu’il ne pouvait ignorer, étaient là pour lui en donner l’idée, s’il n’eut pas été capable de la concevoir de lui-même. Nous ignorons d’ailleurs les circonstances de cet enfantement, qui, selon toutes les probabilités, dut être assez laborieux. Renaudot,