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régime, je voudrais que tous les amis de la liberté se réunissent pour donner un grand coup de collier à l’instruction publique.

» Sociétés patriotiques, quelle belle tâche je vous propose ! Désignez tous les hommes purs et éclairés pour remplir les places dans les écoles primaires ; chargez-vous vous-mêmes d’instruire les sans culottes, et ouvrez, toutes les décades, des cours d’instruction pour les pauvres sans-culottes ; donnez des prix à ceux qui composeront les meilleurs ouvrages pour cette instruction, et pour les livres élémentaires que la Convention a décrétés ; obligez chacun de vos membres à payer le tribut qu’il doit à la patrie. Quand tous les hommes qui savent penser et écrire auront couché leurs idées sur le papier, vous ramasserez tout ce que vous trouverez de bon. C’est vous, f…, qui avez fondé la liberté ; mais ce n’est pas assez, vous devez nous apprendre à la conserver : délivrez-nous donc du mensonge et de l’ignorance, et vous donnerez le coup de grâce à toute espèce de tyrannie, f… »

— « Ce n’est qu’avec des lois sévères, dit-il ailleurs, et surtout par l’éducation, que l’on corrigera les vices, et que les bonnes mœurs s’établiront ; mais attendons peu de ceux qui ont sucé le lait du despotisme et qui ont croupi dans l’esclavage. Les hommes sont comme les arbres : celui qui a été planté par un bon cultivateur, qui a été greffé à temps, dont les rameaux ont été èmondés, dont une main salutaire a éloigné toutes les plantes vénéneuses ou parasites qui auraient dévoré sa séve, croît à vue d’œil et rapporte bientôt d’excellents fruits. Mais le triste sauvageon, qui se trouve jeté au hasard sur une terre aride, et qui est abandonné à lui-même, est étouffé par les épines ; les chenilles le dépouillent de sa verdure, et il dessèche sans rien produire.

» Non, f…, non, jamais on n’aura de bons généraux, de bons magistrats, jusqu’à ce qu’une bonne éducation ait réformé les hommes ! Empressons-nous donc de former nos enfants dans les principes républicains.