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» Ainsi, c’est un double journal en cinq éditions supplémentaires qui paraîtra tous les jours sous le titre général de Presse universelle ; ces éditions supplémentaires s’adresseront aux professions qu’indique chaque titre : Supplément militaire et naval ; — Supplément judiciaire et administratif ; — Supplément médical ; — Supplément industriel et commercial ; Supplément littéraire et artistique. »

Le prix de chaque supplément eût été de 20 fr.

Il y avait certes une excellente idée dans cette combinaison économique. Elle consistait, comme on le voit, à publier divers suppléments spéciaux qui eussent été à la Presse ce que sont les rayons ou les rais d’une roue à son axe. Ainsi, par exemple, le commerçant abonné à la Presse, moyennant un faible surcroît de prix, aurait reçu avec son journal politique un supplément industriel et commercial ; le jurisconsulte, le notaire, l’avoué, un supplément judiciaire qui eût été un véritable journal des tribunaux. Chaque spécialité assez vaste pour fournir un nombre d’abonnés suffisant aurait ainsi donné lieu à une édition distincte et spéciale de la Presse.

La Presse universelle resta à l’état de projet, parce que son auteur, surchargé d’affaires, ne pouvait ni ne voulait la faire seul ; et aussi parce qu’elle soulevait une question fiscale douteuse. L’art. 2 de la loi du 14 décembre 1830 portait : « Il ne sera perçu aucun droit pour un supplément, qui n’excédera pas 30 décimètres carrés, publié par les journaux imprimés sur une feuille de 30 décimètres carrés et au dessus. » C’est sur l’interprétation de cet article que reposait toute la combinaison, qui aurait eu pour résultat de publier deux journaux très distincts moyennant un seul droit, économie toute claire et