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qu’elles alimentent, en France, une trentaine de journaux quotidiens, il est évident qu’une feuille politique et littéraire disposant d’un espace suffisant peut les rattacher à son domaine, au grand avantage du public, ainsi dispensé d’un double abonnement. Nous en dirons autant du commerce et de l’industrie, des sciences médicales, de l’instruction publique, etc.

C’était l’idée fondamentale de l’Époque, un peu mieux habillée.

L’Époque, elle, n’y va pas par tant de circonlocutions ; elle ne s’annonce pas comme poursuivant la réalisation d’une idée morale ; elle se pose nettement comme une spéculation, et procède non par raisonnement, mais par chiffres : « La compagnie Duveyrier, dit-elle, est venue prouver la possibilité d’une nouvelle révolution dans le système et l’économie des journaux quotidiens. Notre avis est qu’elle obtiendra un plein succès. Une cause toutefois pourrait amoindrir les résultats qu’elle espère atteindre : c’est le format actuel des journaux, même le nouveau, qui, avec sa quatrième page à 2 500 lignes seulement, est encore trop petit pour rendre tout à fait possible l’annonce à bon marché, et c’est seulement par le bon marché que l’on peut espérer d’arriver à multiplier l’annonce. Ce raisonnement nous a conduits à prendre un format supérieur à celui des plus grands journaux quotidiens actuels. Un journal de cette dimension, tire à 30 000 exemplaires, coûtera 272 500 fr. de plus que les autres grands journaux. Mais nous trouverons le moyen de balancer plus que complétement cette dépense : 1o par le produit de 1 500 lignes d’annonces que nous avons de plus que les autres grands joumaux ; 2o par la vente