Page:Hatin - Histoire du journal en France.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec ses 30 ou 40 colonnes serrées d’avertisements (c’est l’appellation anglaise) imprimées en caractères microscopiques. Là tout s’annonce, tout se publie, les choses les plus grandes et les plus petites choses, tout vient prendre son rang dans ce vaste bazar d’étiquettes. Et pourtant l’annonce anglaise était grevée d’un droit très lourd ; un bill tout récent vient de le supprimer : l’avertisement va donc prendre un nouvel essor. — En France, les progrès de l’annonce sont plus lents, plus difficiles ; cependant nous venons de voir qu’elles donnaient déjà à quelques feuilles un produit suffisant pour motiver les espérances des journaux à 40 fr. Rappelons tout de suite, puisque nous sommes sur ce chapitre, l’effort tenté par la compagnie Duveyrier, fondée en 1845, pour lui imprimer l’impulsion et la faire passer dans nos habitudes. M. Duveyrier avait affermé au prix de 300 000 fr. la quatrième page de chacun des quatre grands journaux : les Débats, le Constitutionnel, le Siècle et la Presse ; plus de 200 bureaux avaient été ouverts sur les différents points de Paris pour recevoir les insertions, et, pour les chercher, des agents allaient frapper à toutes les portes. Cette tentative, si nous nous souvenons bien, n’eut pas tout le succès qu’elle méritait, et bientôt la révolution de 1848 vint bouleverser toutes les combinaisons, et, en cela comme en beaucoup d’autres choses, arrêta tout net le progrès. Cependant les efforts tentés pour donner de l’extension aux annonces avaient produit un résultat que nous devons signaler : c’est l’agrandissement du format. Ce fut encore M. de Girardin qui en prit l’initiative, en 1844.

Revenons à 1836.

Si la presse a bon marché fut le résultat d’une