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sera nuisible la publicité du grand nombre, c’est aux livres impies et licencieux !

» Voilà à quel point en est à ce moment la réforme commencée par les publications d’une Société qui a voulu mériter le nom de nationale.

» Prochainement on devra à l’impulsion de ces idées essentiellement progressives et pratiques le prix des journaux quotidiens réduit de 80 à 40 fr., et celui des volumes de 7 fr. 50 à 30 sous. »

Dix-huit mois après, le 1er juillet 1836, la Presse paraissait « sur le Sinaï de la publicité, au milieu des éclairs et du tonnerre. » Ce n’est pourtant pas qu’on ne dût y être préparé : la Presse, en effet, n’était pas l’expression d’une idée nouvelle ; c’était, sous un autre titre, le Médiateur de 1831 ; c’étaient les mêmes bases, les mêmes calculs.

« Toutes les opinions, disait le prospectus, toutes les dissidences politiques, ont des journaux pour se manifester. À cet égard, il n’existe ni lacune à combler ni besoin méconnu qui demande satisfaction. La Presse ne se fonde donc point avec la prétention de venir émettre une doctrine nouvelle, de susciter encore dans le pays un parti ou une coterie de plus : le journalisme a mis au monde assez de dissentiments sociaux, il a fait de toutes les couleurs de nos drapeaux assez de nuances diverses, pour qu’il lui soit rendu la justice de reconnaître qu’à cet égard il n’a plus laissé rien à tenter. Passions, intérêts, ambitions, haines, préventions, illusions, fausses théories et vaines terreurs, le tout depuis long-temps est alternativement, de la part des journaux établis, l’objet d’une trop habile exploitation, pour qu’il soit permis de prétendre faire à cet égard plus ou mieux.

» La Presse différera des journaux établis principalement en ces points : que le prix de son abonnement ne sera point une spéculation ; que……

»Le prix d’abonnement des journaux quotidiens