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des premiers, avec résolution, dans la voie nouvelle ; mais enfin cette voie, — nous devions le constater dans l’intérêt de la vérité, — c’est M. de Girardin qui l’a ouverte, et il l’avait frayée bien avant que M. Dutacq pût seulement songer à jouer un rôle dans le journalisme.

Et en effet, l’idée qui prenait un corps dans la Presse, il y avait des années que le député de la Creuse en poursuivait la réalisation, non pas dans l’ombre, mais en plein soleil ; « depuis long-temps il se livrait à l’étude de la presse à bon marché, comme étant, après l’instruction primaire, le moyen le plus actif de moralisation populaire, comme étant l’instrument le plus nécessaire de tous ceux inventés pour l’agriculture rationnelle, le plus utile de tous la procédés industriels, la plus abondante source de richesse publique, la base la plus solide d’un gouvernement représentatif, comme étant enfin le complément indispensable de l’exercice des droits électoraux. » À l’époque où nous sommes arrivés, il avait déjà fondé la Mode, le Voleur, le Journal des connaissances utiles, qui devait si profondément révolutionner la presse, et le Panthéon littéraire. Il avait déposé dans la Bibliothèque économique et périodique des meilleurs romans le germe de la bibliothèque Charpentier, et sa Bibliothèque des professions et des ménages, à un sou la feuille de 16 pages contenant la matière d’une feuille in-8o ordinaire, était, pour l’époque, un miracle de bon marché, qui devait bientôt en enfanter d’autres et de plus grands. Enfin, il est peu de combinaisons, dans cet ordre d’idées, que n’ait tentées M. de Girardin.

Nous avons sous les yeux un article du Journal des connaissances utiles, de décembre 1834, plein de