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2° La cure de quinine en cachets, surnommée aussi « léchage de la quinine ». On en distribuait de fortes doses pour « rappeler aux lascars que le service militaire n’était pas de la rigolade ; »

3° Le lavage de l’estomac avec un litre d’eau chaude, deux fois par jour ;

4° L’emploi de clystères à l’eau savonnée et à la glycérine ;

5° Enveloppements humides avec des draps trempés dans de l’eau glacée.

Il y eut des gens d’une endurance et d’une vaillance extraordinaire, qui, ayant passé par les cinq traitements successifs, se firent ensuite porter dans un cercueil très simple, au cimetière militaire. Il y eut aussi, par contre, des gens prompts à se décourager, qui déclaraient, avant même d’avoir passé par le clystère, qu’ils étaient guéris et qu’ils ne demandaient pas mieux de partir pour les tranchées avec le premier bataillon en partance.

À la prison de la place de Prague, on mit Chvéïk dans un pavillon où étaient rassemblés de ces simulateurs fatigués dont nous venons de donner le signalement.

— Je n’en peux plus, déclara le voisin de lit de Chvéïk, à sa gauche ; il revenait justement de subir, pour la deuxième fois déjà, le lavage de l’estomac.

Cet homme simulait la myopie.

— Demain, je pars pour le régiment, décida l’autre voisin de lit, à droite, qui venait du clystère. Le malheureux prétendait être sourd comme une souche.

Sur le lit près de la porte se mourait un phtisique,