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— Ça me conviendrait, déclara Bretschneider ; et combien coûte un ratier comme ça ?

— Ça dépend, répondit Chvéïk. En général, les prix des chiens dépendent de leur taille. Mais, pour un ratier, comme c’est pas un veau, c’est tout le contraire, plus il est petit, plus il coûte cher.

— J’en voudrais plutôt un grand comme chien de garde, répondit Bretschneider craignant de trop entamer le Fonds secret de la Police.

— Je vois ce qu’il vous faut, dit Chvéïk ; j’en ai comme ça dans les cinquante couronnes et, de plus grands encore, dans les quarante-cinq. Mais nous oublions une chose : est-ce que ça doit être un chiot ou un chien âgé, un mâle ou une femelle ?

— Ça m’est égal, répondit Bretschneider, face à face avec des problèmes qu’il ignorait totalement ; trouvez-m’en un qui vous plaira et je viendrai le chercher chez vous demain soir vers sept heures. Sans faute, hein ?

— Vous pouvez y compter, dit sèchement Chvéïk, mais dans ce cas, je suis obligé de vous demander une avance de 30 couronnes sur le prix.

— Bien entendu, dit Bretschneider en lui versant la somme demandée, et maintenant, on va prendre chacun un demi-setier de vin ; c’est moi qui paie.

À la cinquième tournée Bretschneider déclara que ce jour-là il n’était pas de service, que par conséquent Chvéïk n’avait rien à craindre de sa part et qu’il pouvait parler politique si le cœur lui en disait.

Chvéïk répliqua qu’il ne faisait jamais de politique