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CHAPITRE V

CHVÉÏK AU COMMISSARIAT DE POLICE DE LA RUE SALMOVA.


Les beaux jours ensoleillés que Chvéïk avait passés à l’Asile d’aliénés devaient être suivis d’heures de martyre et de persécution. L’inspecteur de police Braun organisa pour la réception de Chvéïk une mise en scène soignée et laissa paraître une férocité digne des sbires de Néron, le plus doux des empereurs romains. Comme les créatures de Néron disaient en ce temps-là : « Jetez-moi ce gredin de chrétien aux lions », ainsi Braun ordonna en apercevant Chvéïk : « Foutez-moi ça au violon ! »

L’inspecteur ne prononça pas un seul mot de plus ni de moins. Seuls ses yeux étincelèrent d’une volupté perverse.

Chvéïk s’inclina profondément et dit avec fierté :

— Je suis prêt, messieurs. Si je ne me trompe pas, «