rue, s’est regardé dans cette glace et le magasin a été obligé d’enlever la glace.
Le lieutenant qui gémissait tout bas ne l’écoutait pas, préférant s’occuper de son café.
Chvéïk retourna dans la cuisine et le lieutenant l’entendit entonner l’air :
Le général Grenevil passe par la Tour des Poudres en ville
On voit au soleil flamber les armes,
et les belles filles fondent en larmes…
Hardiment, il continuait à élever la voix :
Nous autres soldats, on est de grands seigneurs,
De nous aimer, les jolies filles n’ont pas peur,
On ne manque de rien, partout on se porte bien…
— En effet, abruti, tu te portes très bien, pensa le lieutenant et il cracha.
Naturellement, la tête de Chvéïk ne tarda pas à faire son apparition dans la porte.
Radieux, Chvéïk annonça :
— Je vous déclare avec obéissance, mon lieutenant, qu’il y a là quelqu’un de la caserne, une ordonnance, de la part du colonel qui demande que vous alliez le voir d’urgence.
Heureux aussi d’être bien renseigné, il ajouta avec mystère :
— Oh ! rien de grave, je crois, c’est certainement à cause de notre petit chien.
Retenant mal l’angoisse qui l’opprimait, le lieutenant interrompit brutalement l’ordonnance qui lui annonçait que « c’était pour le rapport du colonel ».
En arrivant à la caserne, il vit que ce qui se préparait était encore pis qu’un rapport. Le colonel l’