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moderne lorsque le gardien ouvrit la porte et appela :

— Chvéïk, habillez-vous : vous allez à l’interrogatoire !

— Je veux bien, répondit Chvéïk, ça sera de bon cœur, mais j’ai peur qu’ça ne soit par une erreur, parce que moi, j’y suis allé, à l’interrogatoire et on m’a foutu à la porte. Et j’ai peur aussi que ces messieurs ici ne soient jaloux de m’y voir passer deux fois de suite, tandis qu’on les néglige et qu’on ne les appelle pas du tout.

— Assez causé, hein ? et dépêchons-nous ! répliqua le gardien à cette manifestation bien digne du gentleman Chvéïk.

Chvéïk se retrouva devant le monsieur de tout à l’heure, au type de galérien. Celui-ci sans nul préambule l’interpella d’une voix rauque et implacable :

— Vous avouez tout ?

L’interrogé leva ses yeux bleus vers l’homme inflexible et dit de sa voix douce :

— Si vous le désirez, honoré M’sieur, j’avouerai tout, parce que, moi, ça ne peut pas me faire du tort. Mais si vous dites : « Chvéïk, n’avouez rien ! » je ferai tout pour me tirer d’affaire, quand je devrais y laisser ma peau.

Le monsieur plein de rigueur prépara une feuille de papier, y écrivit quelques mots et la tendit à Chvéïk pour la lui faire signer.

Et Chvéïk apposa sa signature sur le rapport de Bretschneider avec son supplément de sorte qu’il se terminait ainsi :

Je reconnais toutes les accusations portées contre moi comme fondées.

Joseph CHVÉÏK.