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et obéissant. Autrement, tu verras que le service militaire n’est pas une rigolade.

Max sauta à terre et tourna joyeusement autour de Chvéïk. Le soir, lorsque le lieutenant Lucas rentra chez lui, Chvéïk et Max étaient de vieux amis.

Méditant sur le sort de Max, Chvéïk émit cette idée philosophique :

— En somme, un soldat est seulement un homme volé à son foyer.

Le lieutenant Lucas eut une agréable surprise en voyant Max qui, de son côté, manifesta une grande joie devant un porte-sabre.

Comme le lieutenant voulait savoir d’où venait le chien et ce qu’il coûtait, Chvéïk répondit que c’était un cadeau d’un de ses amis mobilisé.

— Tout va bien, Chvéïk, dit le lieutenant en jouant avec Max, le premier du mois prochain, je vous donnerai cinquante couronnes pour le chien.

— Je ne peux pas accepter ça, mon lieutenant.

— Écoutez, Chvéïk, prononça sévèrement le lieutenant, quand vous êtes entré à mon service, je vous ai bien expliqué qu’il fallait m’obéir dans tous les cas, exactement. Je vous dis aujourd’hui que vous toucherez cinquante couronnes au premier du mois et que vous serez tenu de les boire. Que ferez-vous donc, Chvéïk, de ces cinquante couronnes ?

— Je vous déclare avec obéissance, mon lieutenant, que je les boirai selon votre ordre.

— Retenez encore ceci : En cas d’oubli de ma part, je vous ordonne de me rappeler que je vous dois cinquante couronnes. Est-ce compris ? À-t-il des puces ce chien ? Tâchez de lui donner un bain.