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en 1912 ; la mère, la médaille d’or, décernée par la « Société pour l’élevage des chiens de race de Nuremberg ». Quel âge qu’il a, à ton avis ?

— D’après ses dents, il doit avoir deux ans.

— Marque un an et demi.

— Il est mal coupé, Chvéïk, tu sais ! Regarde voir ses oreilles.

— Bah, on aura toujours le temps de réparer ça, quand il sera habitué ici. Pour le moment, on va le laisser bien tranquille, sans ça, il nous embêterait encore davantage.

Le captif s’essoufflait à grogner, tournait en rond et enfin se coucha, la langue pendante et attendit, fatigué, la suite des événements.

Petit à petit il se calma, tout en gémissant par moments.

Chvéïk lui tendit le reste du foie qui avait servi d’appât. Mais le griffon n’y prit pas garde. Il boudait et narguait les deux hommes comme s’il voulait dire : « Vous m’avez eu une fois déjà, vous pouvez bouffer votre foie vous-mêmes. »

Résigné, il faisait semblant de somnoler. Tout à coup, une idée lui ayant passé par la tête, on le vit faire le beau et demander quelque chose avec les pattes de devant. Dans cette posture il s’éloignait jusqu’au bout de sa chaîne.

Chvéïk resta invincible.

— Veux-tu bien te coucher ! cria-t-il.

Le pauvre prisonnier se rallongea en marmottant plaintivement.

— Quel nom allons-nous donner dans son pedigree ? questionna Blahnik. Il s’appelle « Lux ». Il faudra lui donner un nom à peu près pareil pour qu’il y réponde vite.

— Eh bien, on l’appellera « Max » si tu veux. Regarde